Le jouteur, installé sur une plate-forme
à ras de l’eau, fixée à l’arrière et à l’extérieur de la barque, le
« tabagnon », se tient dans
la position la plus rapprochée du grand écart latéral
gauche, jambe droite en arrière, pied droit « calé
» au taquet, jambe gauche en avant. Cette position se traduit par
deux attitudes selon la position de la jambe gauche, l’une dite «
jambe cassée » : la cuisse est en extension, le genou légèrement
plié, l’autre dite « jambe tendue » : la jambe est dans
le prolongement de la cuisse, cette dernière façon, plus
esthétique, est beaucoup plus proche du grand écart. Cette
position, caractéristique des joutes lyonnaise et givordine, est
spectaculaire mais, nécessitant force et souplesse, exige un long
entraînement.
La lance, la plus longue et la plus lourde
de toutes les méthodes de joute, est tenue à deux mains.
Dans la paume de la main droite, plaquée contre la cuisse droite
et retenue par le « bourron » vient se placer à l’extrémité
de la lance, tandis que la main gauche, dont quatre doigt sans le pouce
sont placés dans la ganse du plastron, est en appuis sur le genou
gauche et soutient la lance.
Le jouteur porte un plastron au centre duquel
l’adversaire doit « planter » le fer de sa lance au moment
de l’assaut, « piqué dans le neuf ». Malgré son
nom le plastron n’est pas porté sur la poitrine mais sur l’avant
de l’épaule et le bras gauche.
Le jouteur doit être en position de
joute au croisement des bateaux, lance baissée et plastron bien
présenté à son adversaire. Pendant tout le déroulement
de la poussée de son adversaire, il ne devra avoir que les deux
pieds en point d'appui. Si un genou, un mollet, une main ou le bourron
viennent à toucher le tabagnon, il sera déclaré «
mouillé pour avoir briqué » ou « fait briquet
».